
Agir face à la guerre
La guerre s’est déclarée en Europe, exacerbant ainsi celle de l’information. Les médias en ont bien conscience et s’engagent à la fois dans leurs enquêtes jusque dans les mots qu’ils utilisent. Plus que jamais, l’accès à une information factuelle et vérifiée est une nécessité. On vous propose trois façons d’agir quelle que soit l’échelle.
Filtrer les informations
Beaucoup de contenus circulent sur le conflit en Ukraine et notamment des fausses informations. Pour bien s’informer, Numerama a dressé une petite liste de médias et de reporters présents sur place à suivre. Le journaliste Thomas Eydoux mène un travail remarquable pour France 24 grâce à l’OSINT, le renseignement en sources ouvertes. C’est un outil permettant, par exemple, d’analyser les images diffusées sur les réseaux sociaux.
Compter sur son audience
Alors que les journalistes du média d’enquête Reflets étaient à la recherche de caméras accessibles via Internet pour suivre le conflit, l’équipe s’est retrouvée par hasard dans les voitures de police ukrainiennes. Reprise par l’AFP, l’enquête a circulé et a permis au média indépendant d’interpeller ses lecteur·ices sur la nécessité d’un soutien financier pour continuer leur travail. En Ukraine, The Kyiv Independent se pose une question : partir ou rester ? De l’autre côté de la frontière en Russie, les médias indépendants se battent pour fournir une information non dictée par le Kremlin.
Choisir ses mots
Quand le choix sémantique est un choix politique. Libération choisit d’écrire à présent Kyiv plutôt que Kiev. « La raison politique s’impose », précise le journal, deuxième correspondant à la dénomination russe. De leur côté, la plupart des médias anglophones ont adopté cette écriture dès le mois de janvier comme la BBC. Le changement sémantique devient une forme d’engagement pour le journal comme l’explique à ses lecteur·ices François Cardinal du journal canadien La Presse, et reconnaît que cela peut en heurter certain·es. En Russie, alors que la plupart des journaux indépendants et les réseaux sociaux ont été bloqués, The Village a fait un choix éditorial, et a annoncé à ses lecteur·ices qu’il réécrivait tous ses articles parlant d’une guerre pour échapper aux sanctions.
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