Tech Stack des éditeurs 2023 : quels sont les outils privilégiés par les médias ?
Les résultats de l’enquête Tech Stack des éditeurs, qui interroge chaque année les éditeur·ices de presse sur leurs outils numériques, ont été dévoilés hier. Intelligence artificielle, Google, sources ouvertes… Retour sur quelques tendances clés.
Près d’une centaine d’éditeur·ices de presse ont été invité·es à noter les outils constituant leur tech stack, ou « panoplie d’outils numériques ». L’étude, portée par Sciences Po et The Audiencers, offre un aperçu des applications et logiciels mobilisés par les rédactions dans leur fonctionnement.
Une satisfaction modérée
Les éditeur·ices de presse ne sont pas pleinement convaincu·es par les outils qu’ils et elles utilisent dans la gestion de leurs activités, attribuant la note moyenne de 6,4/10 à leur tech stack globale. Mais ce niveau de satisfaction varie fortement en fonction des domaines d’activité. Certains résultats font état d'une satisfaction moyenne, voire faible, dans des outils pourtant essentiels à leur développement.
Les outils servant à la gestion des abonnements, comme Mahalo ou Edis, affichent le plus faible niveau de satisfaction avec une note de 5,8/10 malgré une large panoplie de services à disposition (l’enquête en cite plus de 17). Les « gestionnaires de contributions », dédiés à la gestion et la modération des commentaires proposés par les lecteur·ices, font à peine mieux avec une note de 6/10. Par ailleurs, la plupart des éditeur·ices interrogés utilisent des outils « maisons » (19%), c’est-à-dire un outil développé en interne ou utilisé exclusivement par un média, malgré un niveau de satisfaction faible (5,4/10).
La popularité de Google
La firme américaine apparaît dans de nombreux domaines étudiés par l’enquête : Analytics, Planification éditoriale, Production de cartes, Hébergement des données, etc. Au total, 9 de ses services apparaissent dans l’enquête, et parfois en première position en ce qui concerne le taux d’équipement. En général, ces outils obtiennent de bonnes notes de satisfactions. Google Ad Manager est par exemple largement en tête des outils utilisés pour la gestion et le suivi des publicités avec un taux d’équipement de 57%. Pour la Data visualisation, Google domine encore avec Google Looker Studio (anciennement Data Studio) (taux d’équipement : 37%). Elle dispose également d’une large avance dans le domaine de l’hébergement et de la diffusion de vidéos avec YouTube, dont le taux d’équipement est de 42,5% parmi les rédactions interrogées dans le cadre de l’enquête, contre 22,5% pour Dailymotion.
L'écosystème de travail élaboré par Google et ses services tels que Google Docs, Sheets ou Calendar, sont également privilégiés dans l’organisation des rédactions (33,3% de taux d’équipement).
Des médias convertis à l’IA
Pour cette édition 2023, l’étude s’est naturellement intéressée à l’usage de l’intelligence artificielle. Si certain·es sondé·es affirment n’y avoir jamais recours ou seulement pour certaines tâches internes spécifiques, d’autres ont déjà pleinement intégré l’IA à leur tech stack. Les rédactions utilisent par exemple DeepL pour faciliter la traduction de leurs contenus, ChatGPT pour la relecture d'articles et la correction de fautes ou encore Trint (dont le taux d’équipement est de 11,7%) pour la transcription de leurs contenus audios.
Toutefois, quasiment aucun média interrogé ne s’est doté d’«outils de reconnaissance faciale, d’authentification d’images et de recherche inversée d’images » malgré les risques que font courir les nouvelles intelligences artificielles sur la manipulation des images.
Les médias favorisent les CMS maisons et délaissent l’open source
Les éditeur·ices de presse interrogé·es dans le cadre de cette enquête ont attribué la note moyenne de 6,9/10 à leur CMS (Content Management System, ou Système de gestion de contenu). Le CMS fait partie des rares domaines dans lesquels « une solution maison » est privilégiée. Son taux d’équipement est de 25%, contre 20% pour WordPress et 8,3% pour Drupal. Ce dernier observe une chute importante de son usage. L’année dernière, son taux d’utilisation était de 26,3%, signe que les médias se délaissent des solutions en sources ouvertes selon l’étude qui souligne que « plusieurs médias qui utilisent encore ce type de solution sont en phase de sortie » et qu’ils sont prêts à investir dans le développement de leurs propres outils « pour gagner en agilité ». Selon les résultats de l’enquête, les solutions maisons sont également en tête des outils utilisés pour les directs textuels, les gestionnaires de contributions et les pare-feux.
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