Tester son projet : solliciter sa communauté, l’exemple des Others

Margaux Vulliet
Margaux Vulliet

Avoir LA bonne idée. Il faut croire que Les Oth­ers l’ont touchée du doigt. Rec­to Ver­so, ce sont des cartes de ran­don­nées, mais pas que. Thomas Firh nous explique la nais­sance de cette idée et l’importance de la com­mu­nauté dans le développe­ment du projet.

Un compte Insta­gram qui compte plus de 180 000 abonné·es, une revue papi­er, un pod­cast et même une newslet­ter pour les passionné·es de nature et d’aven­ture, l’équipe des Oth­ers veut grimper tou­jours plus haut. Rec­to Ver­so pour­rait être ce qui représente le mieux leur com­mu­nauté : la nature, la ran­don­née respon­s­able et le partage des idées.

Dans cette boîte mys­tère, on trou­ve une grande carte de France avec, au rec­to, un recense­ment de plus de 600 espaces naturels, et au ver­so, une méth­ode en 7 étapes pour organ­is­er son voy­age et surtout des petites cartes rel­a­tives à chaque par­cours de 2 à 10 jours. « Nous voulions pro­pos­er plusieurs entrées : par les régions, les mas­sifs ou les points d’in­térêts en fonc­tion des envies, des niveaux… Le but est d’avoir toutes les clés pour organ­is­er le voy­age en autonomie », pré­cise Thomas Firh.

Pitcher l’idée à l’équipe

Ils auraient pu faire une appli­ca­tion ou un livre, mais ce n’est pas dans leur ADN. « Le pro­jet d’une carte s’est vite imposé ». Leur idée? Recon­necter les gens à la nature à tra­vers l’aventure, avec le souci de respecter l’environnement. L’équipe est par­tie du con­stat que voy­ager pol­lue et que cer­tains espaces en France sont envahis par les touristes.

Avec le Covid, une ten­dance à la micro-aven­ture a vu le jour. Thomas a alors réfléchi à ce que l’équipe pou­vait faire pour répon­dre à cette demande. Il a présen­té l’idée à ses col­lègues, elle leur a plu, puis ce sont les dis­cus­sions qui ont con­stru­it Rec­to Ver­so. « Grâce à notre com­mu­nauté très active, on a sou­vent plein d’idées, l’enjeu était de savoir com­ment cette idée évoluerait dans l’équipe. On avait du mal à voir pourquoi Rec­to Ver­so ne fonc­tion­nerait pas. Notre défi était de con­naître les pra­tiques ran­don­née et vélo de notre cible ».

La communauté comme boussole

En févri­er et mars 2021, le pro­jet se des­sine. Des sondages ont été envoyés notam­ment pour l’aspect quan­ti­tatif. « La com­mu­nauté n’est inté­grée que dans la deux­ième par­tie du proces­sus d’élaboration. Au mois de mai, on a sor­ti une land­ing page, avec un nom pro­vi­soire : pro­jet A. Elle présen­tait en quelques lignes ce que nous voulions faire ». 9 000 per­son­nes s’in­scrivent avant l’été pour recevoir des e‑mails. L’objectif est de faire con­naître le pro­jet, mais aus­si de s’appuyer sur les pra­tiques de voy­ages et des besoins de la com­mu­nauté via des ques­tion­naires.

Des dizaines d’e‑mails ont été envoyés durant tout l’été. Puis en sep­tem­bre, 80 bêta-tes­teurs et bêta-tes­teuses, des expert·es de la ran­don­née et du vélo, ont véri­fié les points d’in­térêt et le matériel pro­posé dans les cartes. Les itinéraires sélec­tion­nés s’appuient ain­si sur des par­cours qu’ils ont testés et qu’ils connaissent.

À l’au­tomne 2021, une cam­pagne de crowd­fund­ing est lancée pour financer le pro­jet et le dif­fuser. Rec­to Ver­so a été imprimé à plus de 13 000 exem­plaires, signe que la solide com­mu­nauté des Oth­ers a été au ren­dez-vous, depuis le suivi jusqu’à la final­i­sa­tion du pro­jet.

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Médi­anes, le stu­dio, a accom­pa­g­né Les Oth­ers dans ses réflex­ions stratégiques et finan­cières au print­emps 2021.

Pour aller plus loin

StratégiecommunautéLes OthersRecto VersoBêta-testTestsCampagne de financement participatifcrowdfunding

Margaux Vulliet Twitter

Journaliste médias et tech, Margaux a effectué son alternance chez Médianes. Après un an au service Tech&Co de BFMTV, elle est actuellement aux États-Unis pour explorer les initiatives des médias.