10 recommandations pour la presse indépendante

La confiance envers les médias atteint des niveaux historiquement bas. Cela, à force de rapports et de baromètres, nous l’avons bien entendu. Plutôt que de se focaliser exclusivement sur la lutte contre les fausses informations ou l’adoption de formats éphémères, nous pensons qu’il est temps de se tourner vers des approches concrètes qui ont déjà fait leurs preuves au sein de médias indépendants et engagés. Cet article propose 10 recommandations essentielles pour la presse indépendante, et met en lumière des principes clés tels que l'inclusivité, l'accessibilité, et la transparence. L’idée ? Travailler à la construction d’horizons plus en phases avec les besoins de la société et recréer du lien avec les audiences.

1. Jouer la carte de la transparence

Pour montrer patte blanche à ses lecteur·ices, Contexte dispose d’une charte de déontologie et publie les déclarations d’intérêts du média ainsi que la part détenue par chaque actionnaire. Contexte raconte également, via son blog et la voix de son PDG, Jean-Christophe Boulanger, les résultats de l’entreprise.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Miser sur la transparence est un choix stratégique gagnant à plusieurs égards. Dans nos rêves les plus fous, un média serait capable de présenter clairement les déclarations d’intérêts de ses journalistes et d'expliquer leurs décisions éditoriales, leurs méthodes de travail, et même leurs erreurs passées. Cette approche stimule l’engagement et favorise une relation de confiance entre les médias et leur public.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• Contre la défiance, la transparence est clé, souligne Alice Antheaume, directrice exécutive de l’École de journalisme de Sciences Po et co-autrice du Digital News Report 2023 de l'Institut Reuters.
• L'émergence de l'IA générative a mis en évidence la nécessité d'établir des règles dans le cadre de l’usage de ces technologies dans les rédactions. Quelques pistes pour écrire votre propre charte sur l’usage de l’IA.
• En admettant vos erreurs de manière transparente, vous renforcez la confiance de votre lectorat et montrez votre engagement envers des pratiques éthiques. Quelques exemples de médias qui sont revenus sur leurs erreurs.
• Déclarations d'intérêt et publications des comptes de l'entreprise : Jean-Christophe Boulanger revient sur la stratégie de Contexte au micro de Marine Slavitch dans notre podcast Chemins.

Vu et lu ailleurs :

• Jean Massiet détaille le financement de l'émission Backseat diffusée sur Twitch.
• La FAQ d’Arrêt sur images a pour but de répondre aux lecteur·ices sur les coulisses du média.
• Ce portail de transparence pour expliquer aux lecteur·rices les choix éditoriaux du journal norvégien Verdens Gang.
• StreetPress diffuse chaque année un rapport d’impact détaillé pour évaluer ce à quoi a servi le média cette année.
• Serge Michel, fondateur de Heidi.news, prend la parole pour donner des nouvelles du média.
• Basta! communique sur ses difficultés à remplir les objectifs de sa campagne annuelle de financement.

2. Mutualiser ses forces

L'année dernière, la ville de Minneapolis a été témoin de la naissance d'un consortium, regroupant six médias locaux, baptisé le Twin Cities Media Group. Parmi les initiatives envisagées, on trouve notamment un achat groupé publicitaire unique qui permet de réduire les coûts pour chaque média membre. Parallèlement, l'Hyperlocal Média Club, un réseau de médias locaux parisiens préfère miser sur des sessions collectives d'échanges pour grandir ensemble.

Pourquoi est-ce intéressant ?

En unissant leurs forces, ces médias gagnent la possibilité de toucher de nouveaux publics et d’imaginer ensemble de nouveaux formats, tout en réduisant leurs coûts opérationnels. Dans un contexte particulièrement difficile pour la presse, caractérisé par la hausse des coûts du papier liée à l'inflation et les défis posés par la pandémie de Covid-19, la mutualisation des forces apparaît comme une initiative intéressante qui permet de rendre les médias plus résilients face aux défis d’aujourd’hui.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

Installés sur des zones géographiques réduites, des médias pratiquent un journalisme dit « hyperlocal », au plus proche du terrain. Certains font désormais le choix de mutualiser leurs efforts, pour des raisons pratiques, économiques ou journalistiques.

• À l’occasion d’événe­ments majeurs comme l’élection prési­den­tielle, cer­taines rédac­tions s’al­lient pour con­stru­ire des pro­jets édi­to­ri­aux de con­cert. Lumière sur les couliss­es des « con­tre-soirées élec­torales » avec Loop­sider et Street­ Press.
• Avec une quarantaine d'acteur·ices du milieu médiatique, le collectif Itinéraire Bis entend encourager la presse à changer ses pratiques pour prendre en compte les conséquences du changement climatique dans leur traitement actuel du voyage et du tourisme.

Vu et lu ailleurs :

• Un focus sur Ping, plateforme de distribution d'informations hyperlocales qui accompagne les éditeur·ices indépendant·es à être rémunéré·es pour leur contenu.
• Des médias français et européens, dont StreetPress et ereb sont membres du réseau Sphera pour produire de nouvelles histoires européennes, plus proches des gens, plus proches des jeunes.

3. Soigner ses pratiques managériales

Mediapart a depuis quelque temps renforcé son pôle et ses pratiques RH. Une stratégie plus que bienvenue pour un média d’enquête et de révélations qui se doit, plus que jamais, d’être cohérent. Accord sur le temps de travail, outils de gestion du temps autodéclaratifs, chartes sur le droit à la déconnexion, télétravail… Fort de son statut de référence dans l’écosystème des médias indépendants, le média montre aujourd’hui l’exemple.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Parce que le management est souvent considéré comme le point noir des entreprises de presse. L’enjeu revêt par ailleurs un autre aspect, tout aussi crucial, en ce qui concerne les médias émergents, où le surinvestissement des salarié·es est encore trop souvent considéré comme la norme. Pour favoriser le succès et la durabilité des médias émergents, mais également pour garantir le bien-être des professionnel·les qui y travaillent, la clé, c’est le management.

La citation : « La fin ne justifie jamais les moyens. Les seules personnes qui peuvent prendre des risques sur un média doivent être actionnaires et le faire en pleine connaissance de cause. Par contre, toutes les personnes qui sont subalternes — journalistes, technicien·nes, monteur·ses — doivent être rémunérées et bénéficier de conventions collectives. Une entreprise repose sur ses ressources humaines. Il faut en prendre soin. » Valentin Levetti, cofondateur du média en ligne Stupid Economics, au micro de Marine Slavitch dans notre podcast Chemins.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• Comment être aussi exigeant en matière de management que dans le traitement journalistique ? Cécile Sourd, Directrice générale de Mediapart, répond aux questions de Marine Slavitch dans notre podcast Chemins.
• Que vous vous apprêtiez à accueillir un stagiaire ou une directrice financière, avez-vous pris le temps de réfléchir aux étapes clés pour faciliter le parcours d’intégration de vos recrues ? Les clés pour soigner son parcours d’intégration.
• Depuis 2020, le projet de Médianes s'est pensé à distance, et l'équipe s'est peu à peu agrandie. Nous avons souhaité organiser notre travail selon quelques principes que nous partageons aujourd'hui avec vous. Voici notre propre étude de cas.
• Depuis bientôt trois ans, l'équipe de Médianes expérimente et utilise différents outils pour son travail au quotidien. Nous souhaitons vous présenter ceux-ci, pour peut-être vous donner des idées, ou ouvrir le débat.

Vu et lu ailleurs :

• Chez Contexte est mise en œuvre une culture de la subsidiarité, et non de la délégation. C'est-à-dire que le pouvoir de décider appartient par défaut à celui qui fait. L'entreprise de presse détaille sa façon de travailler sur sa page Welcome To The Jungle.
• Confiance, respect, justice : en quoi consiste le management inclusif ?
• Les études supérieures peuvent nous préparer à beaucoup de choses, mais le métier de manager n'en fait souvent pas partie. Des conseils pour devenir un·e meilleur·e manager.
• De l'importance de former tous·tes les journalistes au management.

4. Ouvrir le capital à ses publics

Le média féministe La Déferlante a récemment initié une ambitieuse campagne de financement participatif visant à ouvrir son capital aux lecteur·rices, en partenariat avec la plateforme Lita.co. L'objectif est clair : collecter un montant total de 300 000 euros. Plutôt que de solliciter des dons, La Déferlante offre à son public la possibilité de participer activement au développement du projet, mettant en avant un argument phare : la lutte contre les idées réactionnaires. Cette démarche a bénéficié du soutien de personnalités influentes telles qu'Annie Ernaux et Mona Chollet, renforçant ainsi la mobilisation autour de cette initiative.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Ouvrir son capital à ses publics permet de renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté et d'engagement des lecteur·ices, qui deviennent de véritables partenaires dans l’aventure du média ainsi que des acteur·ices clés de sa réussite. La démarche promet également à chacun·e de contribuer à la construction d’une entreprise médiatique qui reflète réellement ses valeurs et préoccupations. Une manière concrète de donner du pouvoir aux lecteur·ices… et de préserver son indépendance éditoriale en réduisant sa dépendance vis-à-vis de potentiels annonceur·ses ou investisseur·ses.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• Vous souhaitez faire passer votre projet à la vitesse supérieure et voir votre audience grandir ? Une campagne de financement participatif, tant qu’elle est bien menée, peut constituer un outil efficace pour y parvenir.
• Pré-requis, objectifs… Cette fiche pratique vous accompagne dans le lancement de votre campagne de dons ou de préventes d’un point de vue stratégique.
• Étapes, ressources… Cette fiche pratique vous accompagne dans le lancement de votre campagne de dons ou de préventes d’un point de vue opérationnel.
• Ne pouvant compter uniquement sur les abonnements pour financer un reportage photo onéreux, Mediacités propose à ses lecteur·ices de participer à sa réalisation grâce à leurs dons. Une initiative nouvelle pour le média, riche en enseignements malgré un résultat modeste.
• Comment gérer le lancement d’une maison d’édition en parallèle de sa revue ? Écoutez Emmanuelle Josse revient sur le financement de la maison d'édition de La Déferlante au micro de Marine Slavitch pour notre podcast Chemins
• Au-delà de l’objectif financier atteint, qu’est ce qu’une cam­pagne de finance­ment réussie ? KissKissBankBank et Ulule apportent leur éclairage sur ces campagnes.

Vu et lu ailleurs :

• Plan Cash annonce sa campagne de crowd-equity pour financer son application.
• Le média local basque Mediabask annonce partager son capital entre ses abonné·es, ses salarié·es et des partenaires.
• Un bout des médias entre au capital de Marsactu et invite ses adhérent·es à participer à une conférence en ligne pour répondre à leurs questions.

5. Intégrer le prérequis écologique dans son modèle

Le média dédié à l'aventure et à la nature, Les Others contient dans sa proposition de valeur la volonté d’inciter sa com­mu­nauté à voy­ager autrement, de manière plus respon­s­able et dans le respect de l’environnement. Vigilance sur le choix des annonceur·ses, signature et volonté de respecter la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, système de précommande plutôt que vente en kiosque afin d’éviter la destruction des invendus... ses choix traduisent une vision claire et cohérente.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Il s’agit d’une démarche de responsabilité et d’une réponse à la nécessité ainsi qu’aux attentes croissantes de la société en matière de durabilité. Cette intégration reflète une prise de conscience de l’impact de l’industrie médiatique sur l’environnement et peut également engager une communauté de lecteurs et lectrices qui partagent la même vision, renforçant ainsi l’impact positif du média. Un moyen concret de promouvoir un journalisme respectueux de la planète et de contribuer à la sensibilisation sur l'urgence écologique. Et à nouveau, pour renforcer la confiance, la transparence est la clé. Notre rêve ? Un rapport annuel de durabilité pour tous les médias.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• La Charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique appelle la profession à cesser de reléguer aux seules rubriques Planète les papiers liés à la crise climatique pour les intégrer dans une réflexion transversale dans l’ensemble de la publication.
• Sélectionner ses partenaires, mettre en œuvre un système de précommandes, former et sensibiliser la communauté... Les médias Vert, Climax et Les Others expliquent comment lancer et développer son média à l'heure de l'urgence écologique.
• Lancé en 2007, Reporterre traite de l'écologie et considère que la question écologique est la question politique essentielle du début du 21e siècle. Hervé Kempf, son fondateur, répond aux questions de Margaux Vuillet dans notre podcast Chemins.

Vu et lu ailleurs :

• Depuis la publication de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, plusieurs médias se sont engagés à former leurs rédactions aux enjeux du climat. Reportage à France Télévisions, où ces formations permettent des rencontres entre journalistes et scientifiques.
• Pour mieux se saisir des enjeux liés à la crise écologique, la BBC propose des cours à destination des journalistes.
• Depuis sa création il y a trois ans, Vert fait de l’urgence écologique sa grille de lecture du monde. Découvrez son rapport d'impact.

6. Oser l’interaction

Le média de critiques médiatiques et d’enquêtes Arrêt sur images a récemment investi la plateforme Twitch pour explorer l’actualité des médias et partager les coulisses de la rédaction. Un format rendez-vous qui laisse la pleine parole aux publics et qui permet d’aller chercher de nouvelles audiences, tout en partageant ses savoir-faire.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Le fait d'ouvrir les portes de sa rédaction a longtemps été perçu comme une incongruité par les journalistes. Les lecteurs et les lectrices répondent aujourd'hui à cette absence de dialogue par de la méfiance. Et si on commençait à ouvrir les portes ? Donner la parole aux publics et leur permettre d'exprimer leurs commentaires et leurs questions renforce la fidélité, l'engagement et la confiance envers le média. Ces retours sont précieux et permettent également d'améliorer la qualité du contenu et sa pertinence par rapport au public visé. De plus, en maintenant sa porte ouverte, on encourage également des personnes moins familières du média à entrer et à s'intéresser à ce qu'il s'y produit. Une démarche essentielle pour maintenir une conversation ouverte, constructive et évolutive avec ses audiences.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• Les lecteur·ices dis­posent d’un rôle dif­férent dans un média selon la place que l’on choisit de leur accorder. Com­men­taires, par­tic­i­pa­tion aux con­férences de rédac­tion ou plate­forme dédiée, des médias esti­ment qu’ils et elles ont aus­si des choses à dire et une valeur ajoutée à apporter.
• Chez HugoDécrypte, WTFake et Tortoise, les publics sont de plus en plus intégrés au processus éditorial.
• Plus souvent subies que choisies, les interactions entre rédaction et lectorat nées de la transformation numérique des médias apportent pourtant des opportunités inédites pour fidéliser son audience.
• Face à la puis­sance des plate­formes, nom­breux sont les médias qui ont per­du la main sur leurs audi­ences. Rédac­tions, équipes pro­duit et édi­to, et si on repre­nait le contrôle ?

Vu et lu ailleurs :

• La revue Bobine appelle ses lecteur·rices à voter pour la couverture de son prochain numéro.

7. Montrer les ficelles de l’information

Dans une de ses newsletters, la revue Kometa revenait sur les coulisses du projet : ses origines, les motivations et les difficultés, le tout, en photo. Le canal newsletter permet et valorise un ton ultra incarné — un choix judicieux pour aller à la rencontre de celles et ceux qui font le média dans un contexte de lancement.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Démystifier le processus journalistique, partager les motivations qui animent l'équipe éditoriale au quotidien, mettre en lumière les défis rencontrés en cours de route... Il existe mille et une façons de raconter ses coulisses. À nouveau, cette approche renforce le lien de confiance avec le public. En personnalisant leur communication, les médias favorisent cette connexion et incite également leurs lecteur·ices à s’impliquer davantage dans son développement. Une stratégie maligne pour humaniser le média et accroître la fidélité des publics.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• Les médias sont des pro­jets entre­pre­neuri­aux qui ont par­fois du mal à com­mu­ni­quer sur eux-mêmes. Pour­tant, c’est un sujet d’in­térêt général et un levi­er mar­ket­ing impor­tant. Booska‑P, Les Jours ou encore Gim­let dévoilent leurs couliss­es, et cette for­mule fonctionne.
• Pour changer des notifications push, fidéliser votre audience en lui proposant des informations exclusives ou développer une communauté en encourageant vos lecteur·ices à vous répondre facilement, les textos sont de vrais moteurs à engagement.

Vu et lu ailleurs :

• France Télévisions ouvre ses portes au public à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine.
• La Lettre A présente son équipe dans un fil sur X (anciennement Twitter).
• BFMTV raconte ses coulisses dans un format vidéo incarné et pensé pour les réseaux sociaux.
• Avez-vous pensé à ouvrir un compte Instagram professionnel ? Une idée maline pour montrer les coulisses du métier de journaliste.
• Arrêt sur images propose un live Twitch pour raconter la transmission de la structure à ses salarié·es.
• Dans ce podcast, le média écolo Reporterre raconte les coulisses de ses enquêtes.

8. Favoriser l’accessibilité

La méthode FALC, vous connaissez ? Il s’agit d’un mode de rédaction consistant à rendre l’information facile à lire et à comprendre, tant dans son écriture que dans sa présentation. En 2019, un groupe d’étudiant·es de l’ESJ Lille accompagné par Médianes expérimentait cette façon de faire de l’information via le blog Falctu. La plateforme de vidéos à la demande Cortex, lancée en avril 2023 et qui a pour but d'améliorer la représentation des personnes handicapées, utilise également cette méthode.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Il est urgent de créer des médias (vraiment) accessibles. Pour les personnes en situation de handicap, l’enjeu est de garantir une inclusion totale dans l’accès à l’information. La clé ? Offrir des contenus adaptés aux besoins spécifiques des individus présentant des déficiences visuelles, auditives, motrices ou cognitives. Le même enjeu d’accessibilité se pose sur le plan de la compréhension : en présentant l’information de manière claire et compréhensible, sans jargon ni complexité excessive. Pour les médias qui traitent de sujets complexes comme l’économie, il s’agit également d’un moyen d’élargir son audience… et de contribuer à une société plus inclusive.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• Site, réseaux sociaux, transcriptions : un tour d’horizon des bonnes pratiques pour un média accessible.
• « Notre seul marketing, c’est de se dire que si 1% des abonné·es financent la chaîne à hauteur de 1 euro par mois, cela restera gratuit pour les 99 autres. On pense que le public se saisit mal des questions économiques parce qu’il est mal informé et que ces sujets sont très mal proposés. Faire un média payant sur l’économie, cela rendrait tout cela encore moins accessible », décrit Valentin Levetti, cofondateur de la chaîne YouTube Stupid Economics dans notre podcast Chemins.
• Créer et diffuser une newsletter efficace est un art qui requiert une attention particulière aux détails, de la délivrabilité à l'accessibilité. Le point avec Christelle Perrin et Baptiste Thevelein.

Vu et lu ailleurs :

• Le podcast More Than This (Vox Creative) fait le pari de la transcription immersive.
• La revue Pays propose d'acheter des revues suspendues. Le principe ? « Vous nous confiez 10 exemplaires de Pays — Mayotte afin que ceux-ci soient redistribués localement, à Mayotte, par nos soins (associations, bibliothèques, écoles...). Vous serez informé·e de l'utilisation de vos Pays suspendus. »
• Créer un design contrasté, veiller à la présence d'alternatives textuelles... Des conseils pour rendre son site accessible aux personnes handicapées.

9. Faire preuve d’inclusivité

L’Association des Journalistes Lesbiennes, Gay, Bi·e·s et Trans a publié une charte appelant les médias à traiter les thématiques LGBTQIA+ avec justesse dans le respect des personnes. Parmi les signataires figurent Le Monde, L’Équipe, Libération, Les Inrockuptibles, Slate, Mediapart. L’association a également réalisé un kit à l’usage des rédactions. Celle-ci comprend des outils et ressources pour aider les journalistes à choisir les bons mots, en finir avec l’invisibilisation des lesbiennes, respecter les personnes trans ou mieux aborder la non-binarité et la fluidité de genre.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Accompagnées par les associations de journalistes, les rédactions commencent tout juste à se former aux enjeux d’inclusivité : tant au niveau de la représentation au sein de leurs effectifs que dans la répartition de la parole dans les papiers publiés dans leurs colonnes. L’enjeu ? Refléter la société telle qu’elle est et garantir une couverture équilibrée des problématiques qui la traversent. Travailler sur l’inclusivité, c’est enrichir ses idées et renforcer sa capacité à répondre aux besoins de tous ses publics, tout en luttant contre des biais inconscients.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• D’abord jour­nal­iste au ser­vice poli­tique, Lénaïg Bre­doux est, depuis 2020, respon­s­able édi­to­ri­ale aux ques­tions de genre chez Medi­a­part. Ou gen­der edi­tor, c’est selon. Le média d’enquête a mis en place des poli­tiques con­crètes, et même si les rédac­tions pren­nent con­science de l’évolution à venir, le change­ment reste lent.
• Le déséquilibre est présent à la fois dans les articles et dans les rédactions. Une journaliste et une sociologue reviennent sur les enjeux liés à l’inclusivité dans les médias.

Vu et lu ailleurs :

• Heidi.news a mis en place un outil pour suivre la proportion d’hommes et de femmes cités dans les articles.
• Ce site permet de trouver facilement des expertes sur le sujet de son choix.
• Le Temps explique son choix d'utiliser l'écriture inclusive et répond aux questionnements de ses lecteur·ices.
• L'association Prenons la Une présente sa Charte anti-raciste à destination des journalistes.
• Face au constat du racisme et du manque de représentation dans les médias, plus de 160 journalistes s’engagent et créent l’Association de journalistes antiracistes et racisé·es.
• La prépa La Chance œuvre pour plus de diversité dans les médias.

10. Solliciter son audience

En stories sur Instagram, avec des sondages, des études d’audience,… Le média généraliste de l’écologie Vert sollicite régulièrement ses lecteur·rices pour les faire voter ou récolter leurs retours.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Cette stratégie permet de proposer des informations qui ressemblent toujours plus à ses lecteur·ices et qui répondent à ses préoccupations. En les sollicitant, le média peut également créer un nouveau point de contact avec les lecteur·rices qui se sentent dès lors pleinement inclus dans le projet.

Pour aller plus loin

Sur Médianes :

• Une fiche pratique pour connaître la méthode, les usages pour mener une étude d’audience et des exemples concrets pour s’inspirer et réaliser la sienne.
• Plus souvent subies que choisies, les interactions entre rédaction et lectorat nées de la transformation numérique des médias apportent pourtant des opportunités inédites pour fidéliser son audience : plutôt que d’abandonner le terrain, voyons comment rétablir le lien.
• De l'étude de marché à l'étude d'audience, découvrez les cas pratiques de La Revue Écossaise, La Déferlante et The Atlantic.
• Avoir LA bonne idée. Il faut croire que Les Oth­ers l’ont touchée du doigt. Rec­to Ver­so, ce sont des cartes de ran­don­nées, mais pas que. Thomas Firh nous explique la nais­sance de cette idée et l’importance de la com­mu­nauté dans le développe­ment du projet.

Vu et lu ailleurs :

• Quelle place pour la recherche utilisateur·ice au sein d'un journal ? Gina Bulla, Directrice exécutive de la recherche utilisateur·ice chez The Atlantic répond aux questions de The Audiencers.
• Comment redesigner sa newsletter en fonction des besoins de ses publics : l’exemple de Documented.